


500 pages. 16 cm X 25 cm. Intérieur propre et pour la couverture, voir les photos
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ETUDE SUR UNE EPIDEMIE DE FIEVRE TYPHOIDE DANS LES COTES DU NORD par
Charles PEPIN médecin à Hénanbihen.
L’étude se rapporte à une épidémie qui se déclara dans le courant d’août 1890 dans la commune de
Plurien, canton de Pléneuf.
La fièvre typhoïde appelée aussi typhus débute d’une façon insidieuse par une diminution des forces
inexplicable, une inaptitude au travail, de la diarrhée presque toujours fétide et une agitation nocturne
accompagnée de rêvasseries. Cet état, qui peut être considéré comme une période d’incubation, dure à peu
près une semaine. Alors, les maux de tête deviennent très violents, la figure prend une expression étonnée,
comme hébétée, l’intelligence décline, l’haleine est fétide, la langue sèche, fuligineuse, tremblante, l’appétit
est perdu, le ventre est gonflé, des tâches rosées y apparaissent. Un gargouillement très sensible se rencontre sous la pression de la main dans la fosse iliaque droite, la diarrhée est très fétide accompagnée parfois de l’expulsion de vers lombrics, la peau est chaude, la fièvre toujours forte donne un pouls fréquent de 90 à 120.
Aux soubresauts des tendons se joint une toux sèche avec râles stridents dans toute la poitrine et si l’on observe un peu de raisonnement le jour, le soir la scène change et la nuit se passe en rêvasseries à moitié éveillées.
La deuxième période commence huit à dix jours après et se trouve marquée par une stupeur plus
profonde, une apathie complète, amaigrissement prononcé avec prostration complète des forces, parole à peine intelligible, surdité, délire, marmottage ou mussitation, la langue ainsi que la bouche sont sèches, les lèvres couvertes de fuliginosités, les gencives poussiéreuses, tympanite du ventre, garde-robes liquides d’une odeur repoussante, selles involontaires quelques fois sanguinolentes par suite d’hémorragies intestinales, quelques fois rétention d’urine et escarres au sacrum, râles sonores et sibilants, le pouls est petit, faible, dépressible.
A ce moment les symptômes diminuent ou s’aggravent.
S’ils diminuent, le pouls tend à reprendre sa régularité, les selles sont plus rares, les matières perdent
leur odeur fétide, les urines autrefois rouges et épaisses s’éclaircissent, la soif tend à redevenir normale, l’intelligence se réveille peu à peu, un sommeil paisible commence à être possible et le malade revient à la
vie.
Si au contraire la stupeur devient plus profonde, le pouls très fréquent et irrégulier, la respiration
embarrassée, si des sueurs visqueuses apparaissent et que les mains cherchent constamment à ramener les
draps sur la poitrine, la mort ne tarde pas à terminer ce débat.
Au point de vus thérapeutique, nous avons surtout employé les purgatifs au début de la maladie, suivis
d’absorption d’acide lactique à haute dose.
PEPIN décrit d’autres thérapeutiques pratiquées par des confrères, toutes différentes les unes des
autres : saignées, ipéca, acide chlorhydrique, administration interne de chloroforme (1g dans 25 cl d’eau)….
Le lait doit représenter l’aliment principal. On fera une part un peu plus large au vin et au cognac, 100
à 150g par jour, dès qu’il se montrera des signes d’adymie.
Description d’un hôpital. C’est qu’ils sont terribles les maux que l’on soigne ici : c’est toute l’armée
des infections qui rongent l’organisme humain et l’émiettent lentement, cruellement jusqu’au jour où ces
derniers débris s’écroulent dans la tombe. C’est l’asile où viennent se dérober dans l’oubli et la retraite les
lèpres que la science n’a pas encore vaincues, c’est la caisse au guichet toujours ouvert où se paient les dettes
inéluctables de l’hérédité, c’est le lendemain désastreux des vices épuisants, c’est le charnier vivant où la vie, souillée dans son principe mystérieux rejette la scorie de ses hontes et les purulences détestables de ses
infamies.
Et tous sont descendus de leur chambre pour venir saluer l’autel divin, ceux que la maladie atroce a
marqués de l’ineffaçable stigmate et qui n’osent se montrer que la nuit. Ils sont tous là, les torses voûtés, les
que durcit l’ankylose, les jambes qui fléchissent sans force, les visages hideux au derme absent, aux yeux
brillant encore d’une lueur incertaine, aux mâchoires dégarnies de dents, mal cachées par des bouches
dégarnies de lèvres. Ils sont tous là, les butins des ravages monstrueux, les élus des hideurs incurables, les
vivants plus effrayants que les morts.
Pour la fièvre typhoïde, les matières fécales paraissent jouer un grand rôle dans sa dissémination et
c’est l’eau qui est le principal véhicule du germe. Les infiltrations des fosses d’aisance et des fumiers, surtout
à la campagne, sur lesquels on déverse les déjections des typhoïques, souillent les eaux. Suivant les cas, il est résulté des épidémies locales ou généralisées selon que la même eau alimentait une maison, un quartier ou toute une contrée.
Source neopse.com

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